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Les Druides du Québec présentent :



CAIIACON DRUUIDICETON INICIA ALBIONAS


Le livre du druidisme de l'île d'Albion

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VOLUME I
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"Gravure tirée du livre d'Edward Williams (alias Iolo Morganwg ou Ned de Clamorgan, né en 1747 et mort en 1826) où il est décrit en gallois comme étant le « Barde des us et coutumes » : Bardd Braint a Defod.


AVANT PROPOS

Ce qui suit n'est ni une traduction littérale, ni une adaptation libre du Barddas de Iolo Morgannwg (Edward Williams) publié en 1862 par William Ab Ithel, mais bien une approche critique du contenu au niveau du substrat sémantique, c'est-à-dire une réécriture radicale de la glose christianisée bardique tardive, une reconstruction en quelque sorte.
Il s'agit d'une débâtardisation, c'est-à-dire d'un essai d'épuration des réécritures chrétiennes qui se sont ajoutées à ce qui devait être, à l'origine, un corpus strictement païen.
Hélas, à vrai dire, le contenu chrétien ne se limite pas qu'à la pointe de l'iceberg, mais bien au reste submergé.
Évidemment, certains m'en voudront de m'être osé m'en prendre à un monument culturel aussi sacré que le Barddas.
D'autres diront : exercice futile et inutile car trop lourdement glosé… mais, c'est très vite oublier que ce texte a subi au fil du temps plusieurs remaniements et ajouts et qu'il est tentant de s'en approprier.
Dans le sport comme dans le sport, tant que le match n'est pas fini la partie n'est pas encore gagnée ou perdue.
Je ne considère en aucun temps ma version comme étant la plus fidèle ou authentique, mais voyons la plutôt comme une tentative de restauration visant la vraisemblance en ce que cette version aurait de meilleures chances d'être comprise par les anciens sages païens de Bretagne.




Encore est-il, qu'il serait impensable que ces triades, dites "bardiques" soient uniquement l'œuvre du seul faussaire mythomane du nom de Morgannwg. Edward Williams (1747 - 1826), dit Morgannwg, se défendait bien d'avoir écrit le Barddas.
Selon ses dires, les Triades, transcrites en 1560, furent recopiées à partir d'une collection de manuscrits appartenant au barde gallois Llywelyn Sion de Glamorgan.
Les manuscrits originaux furent remis à William par Richard Bradford de Bettws qui les avait en sa possession.
De ces manuscrits, Williams en a fait une transcription reformulée en gallois moderne.
Car selon lui, certains de ces manuscrits étaient d'une "considérable et très grande antiquité".


Dans son Barddas, Morgannwg explique comment le barde Llywelyn Sion eut accès aux anciens livres :
"Le Livre du Bardisme - c'est-à-dire le druidisme des bardes de l'île de Bretagne, que moi, Llywelyn Sion de Llangewydd, a extrait des vieux livres nommément les livres d'Einion le Prêtre, Taliesin le chef des Bardes, Davydd Ddu de Hiraddug, Cwtta Cyvarwydd, Jonas de Menevia,
Edeyrn À-la-langue-dorée, Sion Cent, Rhys Gosh et plusieurs autres de la bibliothèque de Rhaglan, que j'ai consulté avec la permission de Lord William Herbert, Comte de Pembroke, pour qui, que Dieu soit loué, je serai éternellement reconnaissant."

La structure même du Barddas, avec ses très nombreuses redites, répétitions abusives et chapitres incomplets se terminant en queue de poisson, laisse à peine deviner que c'est avec beaucoup de peine que Morgannwg en fit l'assemblage.
Le chapitre incomplet suggère que l'œuvre, à sa mort, était inachevée. Tout ceci sous-entend que Morgannwg, habile et infatigable collectionneur de terrain, avait amassé et ramassé tout ce qu'il y avait de vieux et d'ancien au pays de Galles dans son Glamorgan natal.
Son nom bardique Iolo Morgannwg ne signifie t-il pas " Ned de Glamorgan " ?

Qu'il y ait découvert des manuscrits oubliés est en soi un événement miraculeux ! Ils l'accuseront de " forgerer ", c'est-à-dire d'avoir tout forgé.
Nous lui pardonnons donc son manque d'harmonie dans le montage de tous ces échantillons hétéroclites.
De plus, comme il fallait s'y attendre, il s'agit d'une œuvre ouvertement chrétienne. Bref, le bardisme ou druidisme du Barddas par son adhésion au monothéisme, sa censure du fond païen et sa reformulation maçonnique, ne peut en aucun temps être la représentation fidèle du druidisme antique.
En ce sens, la position religieuse et philosophique du Barddas est plus postchrétienne que païenne.
Mais ceci, Morgannwg et ses collaborateurs ne pouvaient pas le savoir !

À y penser, les reproches qu'on lui a faits sont exactement les mêmes que celles faites à la même époque à d'autres folkloristes de génie tels les frères Grimm, Jacob (1785 - 1863) et Wilhelm (1786 - 1859), James MacPherson (1736 - 1796), l'auteur d'Ossian ou Théodore Hersart de la Villemarqué (1815 -1895).
Ces hommes étaient trop bien trop érudits pour inventer de toutes pièces ce qui était déjà du domaine populaire ou traditionnel.
Il s'agit plutôt là de la mise en écriture de la tradition orale, puis manuscrite. Et ce, avec toutes les difficultés et contradictions inhérentes à l'opération.


Et que sait-on d'Edward Williams au juste ? Pas grand-chose en fait ! Si ce n'est qu'il était tailleur de pierre, donc maçon de métier comme son père, membre de la société des antiquaires (fondée en 1780)1, initié franc-maçon, folkloriste et collectionneur amateur, amant de la langue et de la culture galloise, fondateur de la première Gorsedd dite Gorsedd Beirdd Ynys Prydain ou " Assemblée des Bardes de l'île de Bretagne " et réputé restaurateur du druidisme gallois.
Né dans le hameau de Llancarfan, il était le fils d'Edward et Anne Williams.
Edward se vantait à qui voulait l'entendre d'avoir appris à écrire en regardant son père graver les lettres sur les pierres tombales.
C'est plutôt sa mère, une dame distinguée de la famille terrienne des Mathews de Llandaf et Radyr, qui le lui apprit.
En 1773 il alla exercer son métier à Londres.

En plus du célèbre Barddas, il est l'auteur du Cyfrinach Beirdd Ynys Prydain ou " Mystère des bardes de l'île de Bretagne, un traité de poésie bardique, et de Gweddi'r Derwydd, " la prière des druides ".
Williams qui tint sa première assemblée druidique à Primrose Hill à Londres en 1792 prétendait que ni l'occupation romaine, ni la persécution chrétienne, ni même celle exercée sous le règne d'Élisabeth 1re, la protestante, n'avaient réussi à faire complètement disparaître le druidisme ancien de Bretagne.

Et qu'en plus, il survivait dans l'institution des écoles bardiques galloises du Sud. En 1773, il s'installe à Londres où il se fait, dans la petite communauté d'expatriés gallois, membre de la Gwyneddigion Society. Il s'agit en fait, d'une société qui s'inspire de l'école des « Antiquarians 1» de Londres.
Sa vie londonienne ne durera qu'un temps puisqu'il retournera dans son pays du Glamorgan en 1717.
Il fera par là la rencontre de Margaret Roberts qu'il épousera par après en 1781. Pour faire vivre le ménage, il devra exercer le petit métier de vendeur itinérant.
Métier, de misère, qui l'entraînera inévitablement à la faillite et en prison.
Certaines mauvaises langues diront que c'est en prison qu'il composa son Cyfrinach Beirdd Ynys Prydain (" Le Secret des Bardes de l'île de Bretagne ").

Malgré lui, il est de retour en 1791 à Londres où il fréquente les cercles littéraires, tant anglais que gallois, et où, il prétendra être l'héritier des mystères du druidisme ancien.

C'est donc l'année suivante qu'il organise la fameuse cérémonie de la première Gorsedd à Primrose Hill. Cette cérémonie deviendra la plus grande attraction de l'Eisteddfod (le concours poétique et bardique national gallois).

En 1795, Williams rentre de nouveau au pays de Galles. C'est alors qu'il s'active à la collecte du matériel oral et manuscrit pour son " Histoire des Bardes bretons " dans lequel il prétend exposer sa version inédite de l'histoire et de la science des Druides.
Par la suite, il publie des textes recopiés à partir de manuscrits anciens dans la revue Myvyrian Archaiology. Malheureusement, il ne verra jamais son " Histoire des Bardes bretons " publiée, car il s'éteindra en 1826.
Néanmoins, il laissera à la postérité une importante collection de manuscrits qui se trouve aujourd'hui conservée au National Library of Wales.


De quels secrets bardiques ou druidiques Edward Williams se croyait-il en possession ?

S'agit-il d'enseignements transmis en secret à l'intérieur des guildes bardiques ou s'agit-il de la rencontre de témoins ou d'informateurs en possession des dernières bribes de la tradition païenne ?
Oublions l'affirmation ou la prétention d'une transmission ininterrompue depuis l'Antiquité !
Cette position est intenable pour plusieurs raisons.
Comme le dit si bien le grand celtologue Christian-J. Guyonvarc'h au sujet de la lignée interrompue et de l'initiation :

" Mais comment définir cette initiation (demande Thierry Jigourel)?
C'est le fait de connaître les mystères d'une religion! Connaitre les doctrines, connaitre les rites, connaitre les textes sacrés, et avoir ce que les catholiques appellent la filiation.
S'il y a interruption de la filiation, il n'y a plus d'initiation possible.
Or tel est le cas du druidisme aujourd'hui. Le néo-druidisme n'a aucune base initiatique, aucune base doctrinale, aucune base linguistique, puisque la langue a disparu. " (Entrevue avec Thierry Jigourel in les Druides p. 146)


Ou encore toujours selon Christian-J. Guyonvarc'h sur les liens éventuels du néo-druidisme et de la franc-maçonnerie écossaise :

" (…) nous ne porterons aucun jugement de valeur sur les liens éventuels du néo-druidisme et de la franc-maçonnerie écossaise.
Mais il ne peut s'agir au mieux, que d'initiations artisanales qui, considérées comme telles, n'ont rien de parodique, sans toutefois pouvoir être transférées ou reportées à une filiation sacerdotale éventuelle.
Il n'existe pas, à notre connaissance de néo-druidisme irlandais.
Il n'existe pas, en tout cas, pas plus qu'au pays de Galles et en Bretagne armoricaine ou, a fortiori en Gaule, pour toutes les raisons que nous avons exposées plus haut, d'organisation ou de groupe, ouvert ou fermé, qui dispose d'une filiation traditionnelle remontant aux druides de l'antiquité. " (Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux in p. 184, in La civilisation celtique. Payot, Paris 1990)


On dit que les grands monothéismes reposent tous sur un prophète fondateur, le Judaïsme eut son Moïse, le Christianisme, son Jésus, et l'Islam son Mahomet.
Or, pour le druidisme antique et autre tradition ancestrale, il n'y a qu'une longue lignée de sages anonymes.
Cependant, contrairement au druidisme antique, pour le néo-druidisme il est possible de mettre une date et un nom à sa fondation.
Le terme " post christianisme " serait donc plus juste pour le définir, car les trois initiateurs de ce druidisme réinterprété puisaient, justement, dans la tradition littéraire classique et médiévale, et ce, sans avoir reçu l'initiation des Anciens.

Évidemment, il faut le dire, les anciens compagnons maçons, de qui les francs-maçons se revendiquent, ne pouvaient en aucun temps transmettre un enseignement druidique de première fonction puisqu'en tant qu'artisans appartenaient à la troisième fonction.
Il est possible que les trois grades maçonniques, apprenti, compagnon et maître, témoignent d'un héritage celtique tripartite, mais rien ne garantit une quelconque pérennité du savoir druidique.

Il serait faux par contre de ne pas admettre la survivance de la dévotion païenne dans la tradition orale paysanne de troisième fonction.
Et c'est justement par cette tradition appelée " sorcellerie " ou " folklore " que les plus tangibles éléments de la culture celtique sont passés.
Au-delà de la tradition et du folklore, il faut voir de quelle manière les lectures de Williams ont pu influencer son écriture. Il faut savoir qu'à cette époque la culture protestante était grandement influencée par l'idéologie de « l'israélisme 2 ».

Sur la piste menant au sentier littéraire de Williams l'on retrouve deux compagnons : John Toland (1670 - 1722) et Henry Thomas Colebrooke (1765 - 1837). Williams a plus que certainement lu les écrits de Toland, entre autres le Pantheisticon3. Williams a aussi pu lire Colebroke (le premier anglais à maîtriser le Sanskrit et à traduire les lois de Manu (" Digest of Hindu Laws ")), le Mitacshara de Vijnaneshwara et le Dayadhaga de Jimutavahana.
Que Williams ait pu intégrer des éléments du Pantheisticon est plus que probable. Qu'il s'est inspiré des lois de Manu est aussi probable. Mais qu'il s'est approprié des passages du Mitacshara ou du Dayadhaga est fort improbable. Pourquoi ? Parce qu'à cette époque l'idée d'une indo-européanité n'était pas encore née.

Même l'idée d'européanité était encore au stade embryonnaire. Et si l'on recule, les gens du Moyen Âge se référaient toujours à l'Empire romain et le projet d'une européanité a toujours apparu comme une volonté subconsciente de restauration de l'Empire romain d'Occident.

D'ailleurs par après, les pouvoirs souverains médiévaux issus des seigneurs de guerre germaniques, ceux de la classe équite barbare, se sont forgés, une généalogie issue de la culture homérique. Pour l'Europe du Ponant d'alors, il s'agissait d'opposer aux hérétiques de Byzance une origine troyenne. L'origine mythique qui forgerait l'unité des aristocraties médiévales de l'Occident en quelque sorte.
Plus tard, suite aux réformes du mythe des origines héritées de la tradition homérique, le protestantisme fait table rase et ramène tout, selon les cannons de l'Église, à une filiation plus correctement bibliste.

Williams et ses contemporains israélistes faisaient obligatoirement tout dériver de la Bible. En fait, il est plus facile d'y repérer l'esprit israéliste dans l'œuvre de Williams que celle des orientalistes de Colebrooke.



En voici quelques exemples :
" Q. : Quel fut le premier (sage) qui institua le culte de l'adoration de Dieu ?

R. : Seth, fils d'Adam ; c'est lui qui fit un sanctuaire dans les bois de la vallée d'Hébron, ayant le premier examiné et choisi parmi les arbres jusqu'à ce qu'il eût trouvé un grand chêne, le roi des arbres, déployant ses larges branches aux cimes touffues et ombreuses sous lesquelles Seth établit un cœur et un lieu pour le culte ; on le nomma Gorsedd (grand siège) ; et de là tire son origine le nom de Gorsedd donné à tout endroit destiné au culte ; et ce fut dans ce chœur qu'Enos, fils de Seth, composa des chants vocaux pour Dieu. "

" Menw l'Ange, fils des Trois Cris qui fut ainsi appelé parce que Dieu lui donna le Verbe (le fils de Dieu, le Christ) et le plaça dans sa bouche (…) "
(Extraits de l'Abrégé du Barddas de Paul Ladmirault)

Et comme le font remarquer C.-J. Guyonvarc'h et F. Le Roux : (…) "il est exclu que Iolo Morganwg, William Ab Ithel et alia aient eu la connaissance ou la prémonition de l'idéologie tripartie des Indo-Européens."


Et plus loin, les auteurs ajoutent, en parlant de la trifonctionnalité intrinsèque des triades dites "bardiques" :

" - le savoir (gwybodaeth) et la bonté (daioni) relèvent de la première fonction sacerdotale ;
- le pouvoir (gallu) relève de la deuxième fonction guerrière (ou royale) ;
- la vie (bywyd) et l'amour (cariad) appartiennent à la troisième fonction productrice.

Nous avons conclu plus haut à l'impossibilité de toute résurgence moderne de l'idéologie tripartie, laquelle est, dans son essence intime, à la fois préchrétienne et indo-européenne. Nous maintenons cette conclusion, fondée sur des constatations et non sur des hypothèses.


Edward Williams, alias Iolo Morganwwg, ou un autre, aurait-il recopié, en les modernisant et en les christianisant, d'antiques textes gallois dont les manuscrits originaux auraient ensuite été détruits ou, à tout le moins, soustraits à la curiosité du public érudit ?
En l'occurrence l'influence d'un sanskritiste, à la fin du XVIIIe siècle nous semble peu probable. À travers le christianisme latent du Barddas, il reste de toute façon ce que nous pourrions presque nommer la manie, la persistance ou l'habitude invétérée de la triade, système de pensée celtique ancien et non chrétien. " (in La société celtique, pp. 186, 187 et 188)


Joseph Monard, qui qualifie le Barddas de nouveau " Nouveau Testament ", s'est longuement penché sur l'authenticité ou l'antiquité de la terminologie employée par le transcripteur.
Selon lui, " il ne faudrait pas considérer les triades comme un approfondissement de l'ancienne doctrine druidique, telle que l'aurait transmise la tradition, mais bien d'une reformulation christianisée de celle-ci. "

Ceci n'est guère surprenant vu que la pratique bardique est la seule spécialisation druidique qui a survécu à l'hégémonie chrétienne. Déjà à l'époque de Taliesin (vers 534 - 599 de l'è.c.), époque charnière entre le paganisme et le christianisme, la littérature bardique hésitait entre ces deux formes de religion.
Une lecture attentive révèle que l'ordre bardique médiéval chrétien avait non seulement assimilé tous les grades de l'ordre druidique, mais qu'en plus jouissait de privilèges autrefois dévolus à l'ordre équite chevaleresque : privilèges de chasse et pêche, droits seigneuriaux.
Et ce, en plus de ceux appartenant aux artisans du feu de haut niveau, forgerons, joailliers, métallurgistes ou alchimistes appartenant à la troisième fonction appelés Fferyllt, en gallois tardif.

Mais comme l'écrit J. Monard : " Il y a certes du compatible avec le druidisme antique pour autant que nous parvenions à l'appréhender. Malheureusement pour la conformité, il y a aussi beaucoup trop de données postérieures imprégnées de christianisme : la majorité, à vrai dire.
Il s'agit bien d'une évolution qui intègre d'une part une doctrine sur la transmigration des âmes se rapprochant de la loi du Karma brahmanique puis bouddhique selon ce qu'on en connaissait en Europe au temps de Williams … un "Nouveau Testament" … en quelque sorte. "


(…) " Williams dit Iolo Morgannwg a innové considérablement par rapport à la face déjà entrevue partiellement du Druidisme antique. Or l'amélioration de nos connaissances intervenues depuis sur celui-ci ne réduit pas cette nette différence, bien au contraire.

- Certes, il est moniste, comme le Druidisme tendait à l'être.
- Diverses touches, directes ou indirectes sont en ligne avec ce qu'on a pu établir de la dialectique druidique.
- Par le jeu littéraire de l'expression en triades, il donne une sensation d'équilibre point incompatible avec l'Anauo, le concept d'harmonie : triades dont on sait que c'était un procédé mnémotechnique fort ancien chez les Celtes. " (in Vocabulaire des Triades de Iolo Morgannwg pp. 8 - 9 et 1)


C'était aussi un procédé mnémotechnique fort ancien chez les védantistes de l'Inde comme en témoigne ce passage des Upanishads :
" Lorsqu'un homme voit juste, il ne voit ni mort, ni maladie ou détresse.
Lorsqu'un homme voit juste, il voit tout, il remporte tout, complètement.
C'est unique, c'est triple et c'est quintuple.
C'est considéré septuple, à neuf ou à onze.
Cent et onze, et aussi vingt mille. "
(Chândogya Upanishad, v. 26 - 2)


Bref, sur la forme il y a concordance de forme entre les auteurs anonymes des Triades et des Upanishads qui avaient tous recours au style de la tripartie. Plus loin nous verrons les concordances de contenu.

En résumé, - La voie de la contemplation est ascétique : fonction des prêtres ;
- La voie de l'action est stoïque : fonction des guerriers ;
- La voie de l'application est disciplinaire : fonction des producteurs.

Aussi, les deux axes d'orientation du monde, nord - sud, est - ouest, nous renvoient aux mêmes mythes fondateurs, aux mêmes conceptions des origines de la sagesse antique :
La sagesse primordiale provient dans les îles du septentrion et se répand par delà dans le monde.
Les premiers sages cymrys arrivent de l'est et institutionnalisent la sagesse primordiale de l'ouest.


Chez les Indo-Aryens d'Orient, les premiers sages sont :
- les Rishis ; ensuite arrivent les Brahmans suivis des Açaryas en lignées continues ;
- Chez les Celtes d'Occident (selon les Barddas), les premiers sages sont les Gwyddoniaid ; ensuite arrivent les Druides et Bardes suivis des Fferyllt en lignées continues (et ce malgré la christianisation de l'ordre bardique).

" Lorsque le sage porte sa sagesse prophétique, comme le héros dans son char, tout autour des mondes, manifestant alors la gloire des dieux, comme le vrai pour les mortels de discernement, dans le moment présent il est la nouveauté. "4 (TDL : Rig Veda, Soma IX. 94)


Comprenons par là que les sages depuis les temps immémoriaux assurent la continuité de la sagesse dans le monde indo-européen.

" Et à la fin de leurs migrations, ils (les Cymrys) arrivèrent dans l'île de Bretagne où auparavant ne s'était posé le pied d'aucun homme vivant et ils prirent possession de l'île sous la protection de Dieu et de sa Paix et ils fondèrent sa sagesse et les rites religieux.
Et les inspirés de la grâce de Dieu et du don de son impulsion furent établis comme Maîtres de Sagesse et de bonne science et ils furent appelés Poètes et Voyants : " Gwyddoniaid. " (in Abrégé du Barddas de Iolo Morgannwg p. 103)

" Leur doctrine (celle des Druides) a été élaborée en Bretagne, et de là, pense-t-on, apportée en Gaule, et aujourd'hui encore la plupart de ceux qui veulent mieux connaître cette doctrine partent là-bas pour l'apprendre. " (César, De Bello Gallico VI, 13)


Les bases métaphysiques du druidisme ancien, du védisme et du bouddhisme sont donc fondamentalement les mêmes. Les enseignements reposent sur les mêmes principes ou conventions pris comme conventions et non comme dogmes.
La tripartition, il va sans dire, joue dans ces traditions, dites aryennes, un rôle structurant. Ces phénomènes sont toujours classés dans l'ordre trinitaire, c'est-à-dire, selon la classification par trois : physique, mentale, spirituelle ou petite moyenne et grande, par exemple.
Chacune de ces composantes est dépendante de la première et puis de la seconde. Ces phénomènes sont aussi conditionnés par d'autres attributs selon certaines conditions, causes et concepts inhérents au paradigme indo-européen.
Bref, comme nous l'avons vu, les manuscrits bardiques (Barddas ou Livre des bardes de l'Île de Bretagne) par le soi-disant "celtomane" Edward Williams, dit Iolo Morganwg, sont truffés de triades métaphysiques.
Et rappelons que Williams s'était fait à un jeune âge collectionneur de manuscrits bardiques attribués au barde Llywellyn Sion du XVIe siècle.
Collectionneur maniaque ou habile faussaire? …À vous d'en juger !

Jugée encore frauduleuse par de nombreux spécialistes, l'œuvre conserve malgré ses aliénantes gloses bibliques cette structure en triades propre à la tradition druidique.
Trop tôt pour reprendre les bribes de la tradition hindoue ou bouddhiste (pas encore diffusées en éditions) et trop prêt du christianisme pour ne pas en être marqué, le Barddas conserve néanmoins, profondément enfoui, pour celui qui sait le reconnaitre, un germe de métaphysique druidique.
Edward Williams était donc, possiblement, le dernier porteur de la dernière lueur de la tradition païenne de l'Europe de l'Ouest.
Ajoutons que les traducteurs compétents de la tradition védique et bouddhiste n'apparaîtront qu'au début du siècle dernier avec Sir John Woodroofe (pseudonyme : Arthur Avalon, 1865 - 1936), Alexandra David-Neel (1868 - 1969) et W.Y. Evans-Wentz (1878 - 1965).
Voici un exemple du Barddas comparé aux textes védiques et bouddhistes :
" Qu'étais-tu avant de devenir homme en Abred ?

J'étais dans l'Abîme la moindre particule de vie qu'on puisse concevoir, le plus près possible de la mort absolue ; puis, je passai dans chaque forme et à travers toute forme où soient possibles le corps et la vie ; je vins jusqu'à l'état d'homme du cercle d'Abred où fut vide et pénible ma condition à travers les âges, depuis mon dégagement de la mort en l'Abîme, par la grâce de Dieu, de sa grande Bonté et de son amour infini. " (Barddas VII, de la Transmigration)

Ainsi, dans le Barddas nous retrouvons des notions complètement étrangères au christianisme.
Par exemple, la division des éléments en triades qualifiées Gwyar (< uergon = "agissant", "performant" avec idée de changement), Calas (< caletia = la "solidité", "dureté", donc la structure) et Nwyfre (< nam- / nem- = "ciel", " voûte céleste ", l'éther) en Gallois.
En termes celtiques anciens, le changement se dit Uelio, et la conscience se disait Conuidtu. Pour ce qui est de nwyfre (orthographée aussi : nev / nyf / nwf / nwyf), ce terme se retrouve aussi dans le Livre de Taliesin : Addwyn haul yn ewybr yn nwyfre ;
" Glorieux est le soleil mouvant dans le firmament. " Donc, va pour nwyf < namos / nemos = " firmament ".
Sir John Woodroffe écrira plus d'un siècle après la rédaction du Barddas ceci au sujet de la conception védique du Cosmos et de l'âme :
" La Conscience, Une sous aspect de dualité, est Transcendante et immanente. La Conscience Transcendantale est appelée le Paramâtmâ. La Conscience incarnée dans le Mental et la Matière est le Jîvatmâ.
Dans le premier cas, la Conscience est informelle ; dans le second elle a une forme. La forme est un produit de la Conscience sous son aspect de Puissance (Shakti). La Puissance nommée Prakriti Shakti est la source directe du Mental et de la Matière.
L'aspect statique correspondant est appelé Purusha. (Ce terme est parfois appliqué au Suprême, comme dans le nom Brahma-purusha.)
Il s'agit par là un centre de conscience limitée, limitée par la Prakriti qui s'y trouve associée, et par le Mental et la Matière qu'elle produit. On entend vulgairement par Purusha, comme par Jîva, l'être sensible pourvu d'un corps, autrement dit la vie organique.
L'homme est un microcosme (Kshudramânda). Le monde est le macrocosme (Brahmânda).

Il existe des mondes innombrables, dont chacun est gouverné par des Seigneurs particuliers, bien que tous n'aient qu'une seule Grand-mère qu'adorent ces Seigneurs eux-mêmes, en mettant sur leur tête la poussière de Ses pieds. En tout, est tout ce qui est dans le reste.
Il n'y a donc dans l'univers rien qui ne soit dans le corps humain. " (Arthur Avalon, La Puissance du serpent, pp. 55 - 56)
Bref, les éléments de la théologie non marquée par l'idéologie chrétienne à la base du Barddas en sont une, essentiellement, de première fonction indo-européenne.






Une conception druidique du divin :
Double panthéon réduit - ou monothéisme et monisme conflictuels ?


Il y a donc dans le Barddas cette ambivalence contradictoire propre aux textes glosés à outrance. Par exemple, si le fond du message est perceptiblement moniste selon le vieux modèle gnostique païen, la glose quant' à elle, en surface, se déclare monothéiste à la mode biblique ou " israélitiste " (l'israélitisme étant jadis un courant en vogue chez les érudits anglais de l'époque de Williams).
Lorsqu'il est question de Prydain, voire de Brutus, c'est Noé qui assure sa descendance. Entre Dieu le Père et dieu le fils, il y a, comme tout bon chrétien le sait, le Saint-Esprit, la fameuse " Sainte Colombe de Paix ". Où alors est passé Brann, le Dieu Corbeau ?
Là où Einigan le géant est déclaré " premier homme ", Adam, lui, toujours lui, est ramené en exergue, origine des temps bibliques oblige. Einigan le démiurge, le Géant, le Titan, le Purusha est alors assimilé à l'homme-dieu christique.
Tout bon comparatiste des mythologies le sait : en termes chrétiens, le Christ est l'avatar de Dieu. Mais là où l'on s'attend à retrouver le Christ de l'Apocalypse de Jean, le juge de la fin du monde à venir ou du jugement dernier, c'est le très païen Hu Gadarn (le Bon Intrépide) qui apparait.
C'est que selon la mythologie bretonne tardive, Hu Gadarn est non seulement juge et meneur d'âmes, il est aussi celui qui est de tous les âges. Et qui, en plus, est le gardien de la sagesse, comme diraient les anciens.
La question se pose donc ainsi, qui est le Fils de Dieu, Christ ou Hu Gadarn ? Contrairement à ce passage du Barddas, généralement la tradition littéraire donne priorité au Christ alors que Hu Gadarn est rétrogradé en personnage de contes folkloriques. Il peut s'agir ici d'un vestige du motif plus ancien.
Un autre exemple semblable est celui de Menw " aux Trois Cris " qui est le Verbe, l'Esprit Divin appelé prosaïquement Tad Awen, le Père de la Divine Inspiration, c'est-à-dire, le " Père de la Muse ".
" Goruc Tydain Tad Awen
Oi fyfyrdawd fawr aren,
Glof ar gof gan gerdd gymhen. "

Traduction : " l'exploit de Tydain, père d'Awen, de sa vaste et sage méditation, fut la consignation de la mémoire par ses vers éloquents. " (Iolo MSS. p. 669)

Et la Muse ? Non Awen n'est pas une vierge souffrante ! Il s'agit en fait, d'une des trois Fées ou Parques du Destin (les Matra), si ce n'est la Sagesse divinisée.


Mais pour y voir clair dans cette marmite de bouillabaisse des paradigmes religieux, éclaircissons un peu :


Le Demiurge :

Einigan, détenteur de la magie, du langage et des symboles est comparable à Ogmios / Ogma ou Varuna | en Glose chrétienne : Dieu (le Père) bis; c'est-à-dire : l'Avatar Einiged fils de Huon, fils d'Alser, abâtardi en fils de Javan, fils de Japheth, fils de Noé l'Aîné.

La Trinité divine qualifiée de " Trois Menw " :
Hu Gadarn, dit le " Puissant ", divinité solaire semblable à Bile ou Dis Ater qui est : " le plus petit des petits ; " le plus grand des plus grands ", " un atome de chaleur rayonnante " ; esprit psychopompe | en glose chrétienne : le Juge du Jugement Dernier ;
Menw ap Teirgwaedd, " Menw (l'Intelligence), fils de Trois-Exclamations " ; il a le pouvoir sur les êtres vivants | assimilé à Melchisédech par les Chrétiens ;
Tydain Tad Awen, le premier sage, le plus sage des sages | en glose chrétienne : L'Esprit Saint ;


La Déesse :
Awen, la Divine Inspiration, la Sagesse / comparable à la Gnose grecque et à la Sainte-Sagesse chrétienne ;


Les trois premiers sages :
Plennydd, Alawn et Gwron, les trois premiers Druides ou Bardes qui consignent la sagesse et institutionnalisent le druidisme ; semblables aux premiers Rishis des Védas | en termes bibliques : comparables aux anciens prophètes ou aux évangélistes ;

Divinité martiale et mercurienne :
Aedd Mawr, Aedd le Grand, Dieu du Feu, le père du roi Prydain, est comparable à l'Aedh irlandais et l'Agni védique ; aspect martial | en glose chrétienne : Noé, un adamite.
Prydain, l'ancêtre primordial des Bretons, concepteur et fondateur de la civilisation | est assimilé au Brutus de la guerre de Troye dans l'Histoire de Bretagne de Geoffroy de Monmouth et à un des fils de Noé par Japhet et Gomer par les israélistes.


La cosmologie du Barddas

À y penser, la notion de cercles qui apparaît en filigrane tout au long du texte du Barddas apparaît fort singulière. Est-ce une invention de Morgannwg ou est-ce un élément majeur de la cosmologie druidique ancienne ?
Comment les autres peuples indo-européens de l'Antiquité se représentaient-ils le Cosmos : cercle ou sphère ? Les anciens Indo-européens se représentaient l'Univers ou Cosmos comme un œuf.
Selon Aristophane, " La Nuit aux ailes noires déposa un œuf né du vent dans le sein sombre et profond Erèbe. " (Édith Hamilton in La Mythologie, p. 77)

Ou encore selon le Rig Veda : " Au commencement émergea l'Embryon d'or. Au moment de sa naissance, il fut le seigneur de la création. Il tint en place la terre et le ciel. " R.V., La Création - l'embryon d'or, 10.121, 1)

" On se représentait alors la terre sous la forme d'un disque rond, divisé en deux parties égales par la Mer ; ainsi que la nommaient les Grecs et que nous appelons maintenant la Méditerranée ; et par ce que nous connaissons sous le nom de Mer Noire et que les Grecs désignèrent d'abord par celui d'Axine, ce qui signifie mer Inamicale, puis plus tard, quand elle leur devint plus familière, d'Euxine, (ou Pont-Euxin) c'est-à-dire mer amicale (Il est parfois suggéré qu'ils lui donnèrent cet aimable vocable dans l'espoir de se la concilier.) Le monde terrestre était entouré par un fleuve immense, Océan, que ne troublaient jamais le vent ni la tempête. Sur son rivage le plus lointain vivait un peuple mystérieux, les Cimmériens, mais rares sont ceux qui ont trouvé le chemin de leur pays, car personne ne savait s'il était au nord, au sud, à l'est ou à l'ouest. C'était une contrée enveloppée de brumes et de nuages, où la lumière du jour ne pénétrait jamais, sur laquelle la splendeur du soleil ne s'étendait jamais, ni à l'aube, à l'instant où il s'élève dans le ciel étoilé, ni au crépuscule, quand il revient du ciel vers la terre. Une nuit éternelle recouvrait ce pays mélancolique. " (Édith Hamilton in La Mythologie, pp. 82 - 83)


De toute évidence, dans ce contexte, ces mystérieux Cimmériens ne sont pas des gens ordinaires. Il faut plutôt y voir les esprits des ancêtres ou des morts.
Dans le Barddas, les compatriotes bretons, les Cymrys 5 ont, à peu de choses près, le même sens quand la distinction entre " anciens Cymry " et " peuple des Cymry " est faite. Mais revenons à notre propos. Il y a dans les Series du Barzaz Breiz (une autre prétendue contrefaçon !) cet autre motif des taureaux (comme ceux de Hu Gadarn) qui tirent quelque chose de grand, de monstrueux :
" Deux bœufs attelés à une coque ; ils tirent, ils vont expirer ; voyez la merveille ! "
Il s'agit là d'un vieux motif indo-européen présent aussi dans les textes védiques. Le bœuf, en plus de la constellation du Taureau, représente la chaleur des jours, le monde solaire et terrestre des vivants dévoré par un félin monstrueux (l'astérisme des Hyades).
La coque représente le monde inférieur opposé à la voûte céleste… Les deux coques jointes forment ainsi une sphère. Et la jante des deux coques, identifiée à l'écliptique, forme un cercle. La partie contenue entre les deux est vue comme un disque ou sphère qualifiée Mandala ou Bhûmandala ou Bhûloka en sanskrit.
Autrement dit, il s'agit du monde vivant, des lieux atteints par la lumière et la chaleur des rayons du soleil.
Morgannwg a donc interprété " cercle des transmigrations ", cercle d'Abred, comme un lieu de mal-être, de perversité et de misère.
Il s'agissait, en fait, d'un état plutôt que d'un lieu. L'Abred est donc l'équivalent gallois du Samsara, du cycle des renaissances et des retours chez les hindouistes et bouddhistes. Morgannwg a effectivement écrit "cylch", qui en gallois signifie "cercle" et parfois "sphère", pour désigner les trois mondes.
Cylch, de la racine celtique : Celico / Celeco trouve son équivalent dans le sanskrit Çakra. Çakra, c'est-à-dire la jante d'une roue, la roue d'un char; par exemple, celle du mythique Char solaire.
Çakra, pris au sens mystique, désigne un centre spirituel, un point anatomique. Çakra, peut aussi désigner la roue du temps, le cycle de l'année, un circuit astronomique : le zodiaque ou l'orbite d'un astre.

Bref, l'Abred est assurément un cycle ou cercle alors que l'Annwn et le Gwynfyd sont des mondes ou sphères. À la place d'Abred, il aurait fallu substituer Byd.

Les Trois Mondes :
Gwynfyd < Uindobitu = " le Monde blanc ou splendide " ; la voûte céleste, le monde supérieur.
Byd < Bitu = " le Monde des vivants " ; la sphère ou plan terrestre ; le Monde du milieu.
Annwn < Andumnon = " le non-Monde " ; la coque ou l'abîme ; le Monde inférieur.

L'autre méprise de Morgannwg est celle concernant le cercle de Ceugant ou Cylch y Ceugant.
En fait, il ne peut s'agir autre que d'un état de Plénitude et de Vacuité semblable au Yin et au Yang taoïste.
C'est pour cela qu'il est précisé que rien sauf Dieu ne pourrait le pénétrer ou le traverser.

Cylch y Ceugant :
Ceugant < Couocanton (de Couo + caneto = " absolu, complète / intégralité ") = " Plénitude " au sens d'achèvement et de perfection ; Couocanto = " Intégralité " ; Couocanton = " Univers ", " Cosmos ".
Ceugant < Couiocanton (de Couios + caneto = "creux / intégralité ") = " Vacuité ".

Les correspondances védiques :
Byd < Bitu / Dumnon || Bhu
Annwn < Andumnon || Antariksha ou Aloka
Gwynfyd < Uindobitu || Svar, Suvar


Les Rishi, à l'exemple des Druides, concevaient trois divisions du monde : Bhû, la Terre, Antariksha, l'Entre-monde et Dyau, le Ciel. Il y avait aussi un ciel plus vaste Brihad-dyau, appelé le Vaste-ciel représenté comme une vaste eau appelée Maho Arnah.
Donc, selon la conception védique des vyâhritis, les trois mondes ont chacun une qualité vibratoire représenté par un mantra : bhûr, bhuvah et svah. Ces trois mondes, les vyâhritis, dans la version puranique, sont complétés par quatre autres mondes :
Mahas, Grandeur, Puissance, Jana, les Gens, où demeurent les hommes, Tapas, Chaleur, Ardeur, où demeurent les renonçants et Satya, Vérité, où sont transportés ceux qui sont délivrés des renaissances.

Vyâhritis ou Triloka, [trois lieux] n. m. pl. myth. les trois mondes: le ciel svarga, la terre bhûmi, et l'enfer pâtâla, synonyme : tribhuvana.
Bhu, est le monde des vivants, le cosmos ou univers habité incluant la Terre.
Antariksha, l'Entre-monde et Adholoka ou Adhobhuvana, le monde inférieur, dit aussi Aloka, le non-monde immatériel sans espace. Si ce n'est Pâtâla, septième enfer souterrain habité par les dragons (nâga) et où règne Bali, le Sacrifice, fils de Virocana, roi des daitya (démons).

Svar, Suvar, le ciel brillant ou firmament représenté comme une voûte. Il s'agit du paradis où habitent les Deva et Asuras, dieux et demi-dieux, ainsi que les âmes des bienheureux. Il s'agit de l'espace au-dessus du Soleil et de l'étoile Polaire en tant que région planétaire et constellaire.
Ou encore, Svarga ou Suvarga, le monde céleste de félicité, dit aussi Svargaloka, le paradis d'Indra, le roi des dieux.


Autres dénominations :
Akshayaloka, le monde sans corruption, le paradis.
Amânushaloka, le monde céleste, le ciel.
Amartyabhuvana ou Amritaloka, le monde des immortels, le ciel.
Pitriloka, le monde des esprits.

Dans le védisme plus tardif, Devi-dham, le monde matériel, où règne la déesse Devi, est le monde le plus inférieur, Mahesh-dham, où règne Shiva, se situe à un niveau supérieur alors que Hari-dham ou Vaikuntha, le monde de Vishnu, est le monde au-dessus.
Dans les sphères inatteignables, Krishna a sa demeure en Goloka alors que Brahma réside en Satya ou Brahmaloka.





L'eschatologie du Barddas
Une part de la théologie contenue dans le Barddas n'a rien de comparable avec celle de la Bible. En fait, la description cosmologique de la migration des âmes nous rapproche beaucoup plus de la littérature védique.
Du côté bouddhiste, on retrouve la même conception de l'âme avec cette progression ou errance dans les différents mondes de l'Au-delà dits éthériques.


Voici comment sont décrites les quatre réalisations :

1) "En surmontant complètement les perceptions de forme, en faisant s'évanouir les images réfléchies, en réduisant toutes les perceptions de multiplicité, l'ascète pense "éther infini" et atteint le monde de l'éther infini."

2) "Après le surpassement complet du domaine de l'éther infini, avec la pensée : "infinité de conscience", l'ascète atteint le monde de l'infinité de conscience."

3) "Après le surpassement complet du domaine de l'infinité de conscience, avec la pensée : "non-existence", l'ascète atteint le monde de la non-existence."

4) "Après le surpassement complet du domaine de la non-existence, l'ascète atteint le monde qui se trouve au-delà de la conscience et de l'inconscience."

5) "Après le surpassement complet du domaine qui se trouve au-delà de la conscience et de l'Inconscience, l'ascète parvient à la destruction des déterminations."

"À ce point, est-il dit, la "manie" de l'ascète voyant est détruite, les âsavas (intoxiquants, manies) sont dissoutes.
Ne subsiste plus que de "lien gros ou mince", et la conscience absolue resplendit." (Julius Evola in La doctrine de l'éveil p. 206)



Selon Evans-Wentz, la doctrine ésotérique celte des renaissances n'admet pas l'idée d'une immortalité personnelle. Ce qu'elle admet cependant, c'est une plus grande immortalité, l'immortalité du principe de la monade qui unifie chaque personnalité temporaire qualifiée " individualité " ou " personnification ". Selon la théorisation druidique, la personnalité occupe une position entre le corps humain et la monade d'essence spirituelle. En plus clair, un peu comme la Lune occupe l'espace entre la Terre et le Soleil. La conscience personnelle est au corps humain ce que la lumière réfléchie lunaire est à la terre, c'est-à-dire une pâle réflexion de troisième ordre. La monade spirituelle ou individualité est l'ultime source des deux sortes d'unités.

Le corps physique ou matériel, doublé du physique et du personnel, forme l'entité consciente intégrale. Chaque personne est temporaire alors que l'individualité comme le Soleil (esprit) en relation avec la Terre (corps) et la Lune (pensée) est capable d'une certaine immortalité. Dans cet ordre, la lumière solaire est à l'origine de celle de la Lune avant même qu'elle ne réfléchisse sur la terre nocturne. Et elle continuera à briller après la désintégration des corps et des consciences individuelles. La nature essentielle de l'énergie solaire ou énergie de vie échappe à l'examen du mental, de même que la nature essentielle de l'énergie ou du principe de vie qui se manifeste dans les individus.

L'énergie prânique, qualifiée de Brigo, "force", "position de force", "valeur", "vertu", "principe actif", "essence", "hauteur", "vitalité", "mérite", "prestige", est sous l'égide de la Déesse Brigindo, "Sublimité" ou Brigantia, "Noblesse", Brixtia, "l'Ensorcelante". Le Barddas la nomme Awen. Passons ses autres noms, trop nombreux pour les nommer, mais pour résumer, en voici quelques-uns : Cana, l'Accomplissement", Dexsiua, "la Droite Loyale", Marriga, la "Grande Reine", la "Reine des Cailloux (glandes / chacras)", et Matrona, la "Matrone", "Rivière Sacrée", et Medua, "l'Ivresse". La Déesse incarne tout ce qui est d'ordre matériel (Terre) et psychologique (eau), de la forme, Delua, et de la pensée, Mana ou Ménmania. En fait, Ménmania, joue le même rôle que la Çakti indienne dont l'équivalent celtique est Cacto, "Puissance" ; l'équivalente de la Maya indienne étant chez les Celtes Maia / Maiia (= "Grandeur"). Les trois principes (Canes) de la pensée régis par la Déesse sont :

MÉNMANIA (Mental)
BUDA (Buddhi), libre décision, libre consentement, bonne entente, harmonie.
OINANTIO (Ahamkara), l'individualité, identité particulière.
MANA (Manas), la pensée.



Le Dharma
Le Dharma est la loi sacrée universelle qui régit les êtres. Les hindouistes confondent souvent le terme dharma avec celui de religion.
Pris au sens large, c'est un peu juste, car le dharma règle la vie du croyant, autant les devoirs religieux que les devoirs sociaux et familiaux (svadharmas).
Sanatana dharma désigne la plus ancienne Loi sacrée.
Le calque celtique est : Senotamodedma ou en deux mots Senotamos Dedma qui désigne la plus ancienne règle ou tradition religieuse.
En bouddhisme, le Dharma désigne la totalité des enseignements du Bouddha alors que le bodhidarma, loi de la félicité, désigne plus précisément le dharma des bouddhistes en opposition à celui des hindous. Dharma, la religion, la loi rituelle en termes védiques se dit *Derma selon la racine indo-européenne et Dedma en celtique ancien alors qu'Adharma, "manière profane", "en dehors de la religion" en Sanskrit, se dit Andedma en celtique.
Alors que Svadharma, "les devoirs de l'homme", se dirait Suaddedma (douce loi) en celtique.

Le Karma
Le Karma c'est la Loi de la nature selon laquelle toute action matérielle, bonne ou mauvaise, entraîne obligatoirement des conséquences, lesquelles ont pour effet de maintenir l'être enchaîné au cycle des vies, des morts et des renaissances.
Le karma est le résultat des actions, bonnes ou mauvaises. Le Karma a le sens de Trodma, poids, fardeau (que l'on porte) en celtique (J. Monard).

Akarma:
*Antrodma, "sans poids", libéré de toutes contingences, du cycle des renaissances.

Les Margas
En bouddhisme, les sentiers, pas ou pistes, sont les voies qui mènent à l'éveil. Prises cosmologiquement, les margas sont les sentiers des étoiles ou des vents. Les margas sont pour l'homme la voie tracée par le Bouddha dans l'espoir d'échapper aux souffrances de l'existence.



Le noble sentier / Sudharma : le bon dharma
Le dharma
Les huit sentiers marécageux / Anomalie : Adharma
1 - La Compréhension juste
2 - La pensée juste
3 - La parole juste
4 - Les actions justes
5- Bon mode de vie
6 - Effort juste
7 - Attention juste
8 - Concentration juste
1 - Mauvaise compréhension
2- Mauvaises pensées
3- Paroles injustes
4- Mauvaises actions
5- Mauvais mode de vie
6- Manque d'effort
7- Mauvaise attention
8 - Manque de concentration


Le sentier élevé
Les faux sentiers
1 - Foi pure
2 - Volonté pure
3 - Langage pur
4 - Actions pures
5- Vie pure
6 - Application pure
7 - Mémoire pure
8 - Méditation pure
1 - La fausse foi
2- La fausse volonté
3- Le faux langage
4- Les actions fausses
5- La vie fausse
6- Les applications fausses
7- La mémoire fausse
8 - La fausse méditation






Chez les Celtes (Le dialogue des deux sages), nous avons un schéma tout à fait semblable, mais avec neuf voies de la sagesse… huit pour les rayons de la roue solaire et une pour le moyeu. La jante étant Uidiia, la sagesse elle-même.

Uidiia, la voie de la sagesse
1. *Etana, la Poésie
2. *Apomarcos, l'Examen
3. *Ambirateia, la Méditation
4. *Rouidtu, le Grand Savoir
5. *Ambiuritu, la Recherche
6. *Sagitio ou *Deruatio, l'Investigation, la Vérification
7. *Connos, la raison, le Grand Bon Sens
8. *Couira, la Compréhension
9. *Uidia / Ueda, la Sagesse ou *Eula, la Science.


L'équivalent celtique des margas est Senton qui a le sens de piste, voie ou allée. En druidisme comme en bouddhisme, le concept de la voie, du cheminement est capital. Au point où ce motif est divinisé par le couple Sentona et Sentonos, "Celle et celui qui va". C'est aussi le nom de la divinité héroïque Setanta Cuchulain.
L'Aedonios (Aedonia au fém.), c'est le fervent, l'ardent, l'allumé, c'est-à-dire le (ou la) Iugodubnos (Iugodumna) accompli. Évidemment, avec l'incroyable exagération poétique des bardes, cette chaleur décrite dans les poèmes épiques décrit comment les héros celtes usaient de celle-ci. Cuchulainn (Cuculantios), entre autres, pouvait littéralement changer d'apparence et accomplir des gestes incroyables. Cette habilité lui valut le surnom gaélique de "Riastarta", c'est-à-dire contorsionniste. Or justement, le yogi, Iugodubnos, c'est le Rixtustrctos (Rixtustrcta), de Rixtustrctu, "contorsion". Rixtustrctuiaxto étant l'art des gymnastiques extrêmes, l'art des positions yogiques.

Moksa
Le terme Moksa désigne la volonté d'émancipation ou de libération de la condition d'existence. Il s'agit de l'anéantissement de l'égo dans le but de franchir l'obligation des cycles de transmigration et d'incarnation.
Dans ce processus, l'âme indivuduée se fond et se dissout dans la monade essentielle. Moksa: qui se dit Dits < Dis en Celtique, a le sens de "dissolution", "destruction", *Diteios, "être accompli", libéré du monde des apparences, des cycles karmiques de vie et de mort.

La Monade
La Monade est la substance essentielle, l'essence spirituelle active, invisible, qui compose toutes les âmes et êtres incluant la divinité suprême. En bouddhisme le Bodhisattva est rempli de cette essence. Le Bodhisattva est d'essence pure et de parfaite sagesse et connaissance. C'est celui qui a atteint la réalisation spirituelle, celui qui est prêt d'atteindre l'état suprême du Bouddha, puis du Nirvana.
Maitreya est le Bodhisattva à venir attendu par les bouddhistes. Dans le concept druidique, la monade, l'essence spirituelle, se dit Oinalio. L'individualité, l'identité spirituelle quant à elle, se dit Oinantio et une entité (physique ou spirituelle), se dit Oinantos.
La Divinité cosmique suprême, Guton Uxellimon, a ensuite par hypostasie engendrée les autres entités. Ces entités après plusieurs incarnations dans divers séjours en plusieurs mondes seront résorbées dans la Divinité suprême.
Il s'agit d'une fin d'existence considérée comme un renouvellement ou une reconstruction. Areudengto > Aredengto > Erdathe, a le sens précis de restauration, de reconstruction, de renouveau.

"Somme toute, dans le cadre de cette vue moniste du druidisme, la pluralité des âmes humaines ou autres constitue "un capital roulant" dans le Grand Tout.
Leur "fin dernière" est cette réabsorption dans la Divinité.
C'est d'ailleurs une thèse que proposait aussi le chrétien celte et druidisant du IXe siècle Scot Erigène, puis ce que Theillard de Chardin a désigné comme le "Point Oméga" ; (tous deux tenus en odeur d'hérésie par l'Église Romaine qui pourtant tient Dieu pour "l'alpha et l'oméga")". (J. Monard).

Le Samsàra
Samsàra a le sens de voyage, de migration, c'est-à-dire de transmigration. Il s'agit en fait, d'un cours ou d'un passage dans les états successifs de vie à trépas.
Ce terme sanskrit est un équivalent du Grec metempsychosis ou métempsycose. Dans la philosophie bouddhiste, le mot est venu à qualifier le cycle des réincarnations et l'empétrissement dans la vie illusoire de souffrance. En celtique, Samsàra peut se traduire par *Abredio, avec l'idée d'affranchissement. *Ancommen traduit l'idée d'oubli tel qu'on le retrouve en filigrane dans le concept général de Màyà.
Ahimsa: ataraxie, "absence de désir" proposée comme l'une des conditions d'affranchissement de la Samsarà se traduirait alors par Anneisiau = non-besoin, absence de besoin (J. Monard).

Parà prakrti et Aparà prakrti ou Yin et Yang
Les prakti établissent une opposition dialectique entre les notions de vide et de plein. En Sanskrit, Shunyata exprime le vide, l'absence de vie, d'existence ou de nature propre. "Le Dhamapada associe "vide" et sans-signe" à viveka, "libération" ou "détachement".
Ce ne sont point là les seuls endroits où le thème du vide - sunna ou sunnata - apparaît, puisqu'on le retrouve déjà dans les textes du bouddhisme des origines." (J. Evola in Doctrine de l'éveil) Dans le Bouddhisme chinois, la notion védique de l'aparà prakti est qualifiée Yin.
Le Yin, principe féminin et passif, représente l'absorption et l'ombre ainsi que la Terre.
Le Yang, quant à lui, est d'essence masculine et active et représente la lumière et la pénétration.
Dans la conception druidique, Parà prakrti (la vie, les êtres vivants), le Yang est donc Couocanton, la Plénitude, et Aparà prakrti (les choses inertes, sans vie),le Yin, est Couiocanton, la Vacuité.
Termes qui rejoignent le concept des Gunas dans l'idée des contenants avec le jeu de mots de Caneton = > Caneto = "intégralité" et Gandneto > Ganneto = "contenance" (J. Monard).

Sattva
Sattva signifie "être", "existence", "entité", "essence", au sens de réalité sous-entendant "existence de l'Être (Suprême). Il s'agit plus précisément d'une qualité d'esprit, du caractère, de la pensée ou d'essence spirituelle.
En bouddhisme, ce terme est jumelé à bodhi, bodhisattva et a le sens d'Être suprême, le Bouddha, le Maitreya dans ce qu'il a de plus transcendant et pur. En druidisme, la notion de Sattva est rendue par le terme Sueoinon qui désigne le Soi, l'Être, l'Existence (être soi) alors que Bituioto exprime l'Immortalité, la vie éternelle.


Pour conclure, le grand sage Sri Aurobindo écrivit ceci sur l'eschatologie hindoue en 1939 qui est en tout point semblable à ce que Morganwg relatait sur les druides dans son Barddas : "En quittant la vie physique, l'être ne sort pas de l'universel mouvement : il entre seulement dans l'un des états de conscience générale, autres que celui de l'univers matériel. Ces états sont les uns lumineux, les autres obscurs, "sans soleil".
La persistance des formes grossières de l'ignorance, la résistance opposée aux réalisations propres de l'âme, la dégradation de son devenir dans le mouvement objectif, conduisent l'être vers des états d'aveugle obscurité, loin des mondes de la lumière, de l'existence libre et bienheureuse.


Boutios, Equos, 2005







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Notes :


1. Antiquarian ou Antiquarianism : c'est-à-dire The Society of Antiquaries of London instituée au XVIIIe siècle (1707) et vouée à l'étude des antiquités et des vestiges du passé et par la suite à l'archéologie et à la philologie. Elias Ashmole et John Aubrey étaient aussi membres de la société.

2. Israélisme ou Israélisme anglais : courant idéologique protestant en vogue à partir du XVIIe siècle voulant, selon les récits bibliques, que les Anglo-Saxons descendent de Noé à partir de Japhet, puis de Gomer. Les Anglo-Saxons devaient obligatoirement descendre des Scythes ou Sakas que Darius le Grand avait combattu. Les Scythes étant confondus aux Gomeriens de la Bible à leur tour confondus aux Cimmériens et aux Cimbres jadis identiques aux anciens Bretons et maintenant appelés Cymrys en gallois. Vus sous cet angle, les Israélites et les " British " ne faisaient qu'un seul et même peuple.


3. Panthéisme : terme forgé par John Toland à partir du grec pan = " tout " et theos = " dieu " et qui veut dire littéralement : " tout-dieu ". Le panthéisme est la doctrine selon laquelle tout ce qui existe est Dieu et selon laquelle Dieu est immanent au monde, est " tout dans tout " ; les panthéistes nient ainsi la personnalité de Dieu. Spinoza, Bruno, Vanini sont parmi les plus célèbres panthéistes auxquels il faut ajouter les théosophes.
Le monothéisme (un seul dieu) est la doctrine ou croyance qui ne prône qu'un seul et unique Dieu.
Le Judaïsme et l'Islam sont des monothéismes purs alors que le christianisme introduit la notion d'un monothéisme relativiste par le dogme de la Trinité. Il est évident que la notion de triade est un emprunt aux religions préchrétiennes.
Il n'y a donc pas de panthéon dans les trois religions monothéistes.
Tout au mieux, il faudrait qualifier ces systèmes religieux de bithéistes, car elles admettent un pendant négatif de Dieu Yahvé / Allah par la personne de Satan.

4. When the seer bears his seer-wisdom, like a hero his chariot, around all the worlds, then manifesting as glory in the Gods, as the real for discerning mortals, in the ever present he is the New. David Frawley in Wisdom of the Ancient Seers, p. 199.

5. Cymry < Combroges = " Compatriotes " ; a ne pas confondre avec Cimbroi = " Cimbres ", littéralement : " faiseurs de prisonniers, rançonneurs " et/ou Cimroi > Cimmerioi = " Champions ", " Cimmériens ". Les Cimmériens étaient souvent confondus avec les Scythes ou Sakas avec lesquels ils étaient associés. Les Grecs ou même les Celtes eux-mêmes ont pu peut-être confondre le phrygien Kimeros (= " esprit (âme) ") pour Cimmeros. En grec classique, le terme Kimeros est un synonyme de " nous " c'est-à-dire : " esprit ", " pensée ", " perception ".

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Sources :


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Cologne Digital Sanskrit Lexicon (from Monier-Williams' 'Sanskrit-English Dictionary') Author Dieter B. Kapp and Thomas Malten, Institute of Indology and Tamil Studies (IITS), University of Cologne, 1997 ; ( http://www.uni-koeln.de/phil-fak/indologie/gopher.e.html ) Evans-Wentz, W.Y. The Recorded Fairy-Faith, chap VII, The Celtic Doctrine of Rebirth, textes en ligne: ( http://www.sacred-texts.com/neu/celt/ )
Evola, Julius. La Doctrine de l'Éveil - Éssai sur l'ascèse bouddhique, Archè Milano, 1976.
Frawley, David. Wisdom of the Ancient Seers, mantras of the Rig Veda, Passage Press, Salt Lake City, Utah, 1992.
Guyonvarc'h, Christian-J et Le Roux, Françoise. La civilisation celtique. Payot Paris, 1990.
Guyonvarc'h, Christian-J. et Le Roux, Françoise. La société celtique, Payot, Paris, 1995.
Hamilton, Édith. La Mythologie- ses dieux, ses héros, ses légendes, Marabout, Belgique, 1997.
Jigourel, Thierry. Les Druides. COOP Breizh, Kerangwenn, Bretagne, 2002.
Lamirault, Paul. Tradition des Bardes de l'Île de Bretagne, le Livre du Bardisme ou Abrégé du Barddas, Éditions Lire Canada (Québec), Acton, Québec, 1997.
Le Goff, Alain, Pineault, Serj et Vaillant, Roger. Glossaire de la Comardiia, document non publié augmenté du Vocabulaire Vieux-Breton de Joseph Loth.
Liddell-Scott-Jones. Lexicon of Classical Greek, Indo-european dictionaries, ( http://indo-euro.bizland.com/dictionary.html )
Monard, Joseph. Dictionnaire de celtique ancien, Keltia Publications, Édimbourg, R. U., 2000.
Monard, Joseph. Vocabulaire des Triades de Iolo Morgannwg, monographie non publiée, 199?.
Morganwg, Iolo. Barddas, volume I et II ( http://www.sacred-texts.com/neu/celt/bim1/index.htm )
Olivelle, Patrick. Upanishads, translated from Sanskrit by Oxford University Press, Oxford, U.K., 1996.
Pigott, Stuart. The Druids, Penguin Books, Harmondsworth, U.K., 1968.
Sri Aurobindo. Le secret du Veda. Sri Aurobindo Ashram Trust, Pondichéry, Inde, 1975.
Sri Aurobindo. Trois Upanishads; Ishâ, Kena, Mundaka, Albin Michel, Paris 1972.
The Digital Mirror. Iolo Morganwg, The History of the British Bards. Digital Library of Wales, The digitised collections of The National Library of Wales. ( http://www.llgc.org.uk/drych/drych_s069.htm )



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