L'HISTOIRE DU SAINT SUAIRE DE TURIN




Séjour à Jérusalem

Ier siècle ap. Jésus Christ : C'est entre les années 60 et 80 de notre ère que furent rédigés les trois évangiles synoptiques. Celui de Jean, plus tardif (les spécialistes s'accordent à dire qu'il fut écrit vers la fin du Ier siècle). Ces quatres Évangiles attestent l'existence du Suaire avec plus ou moins de clarté. A cette époque, il reste, pense-t-on, caché à Jérusalem.

IIième siècle : Deux évangiles apocryphes, le premier selon Saint Mathieu, surnommé " selon les Hébreux ", et le second, un évangile des " Douze Apôtres " le mentionnent.

400 : Saint Jérôme indique qu'il est gardé dans une église du Mont Sion.

VIième siècle : Justinien a fait relever les empreintes du Christ par des émissaires à Jérusalem.

570 : Saint Antonin martyr écrit qu'il est conservé dans un couvent sur le Jourdain.

640 : L'évêque Arculfe le vit lors de son pèlerinage à Jérusalem.

651. L'évêque Braulione de Saragosse déclare avoir vénéré le Saint Suaire à Jérusalem. Cette date est la dernière qui atteste de manière certaine, la présence du Suaire à Jérusalem.

VIIIième siècle : Saint Jean Damascène en 730, le cite dans une liste de reliques vénérées par la Chrétienté en Palestine. Toujours à la même période, il en est question dans le Missel Mixte de liturgie mozarabique selon la règle de Saint Isidore.

Xième siècle : L'empereur Constantin Porphyrogénète (905-959) décrit les empreintes du Christ relevées par Justinien sur le Suaire qui arrive sous son règne en 944 à Constantinople. Une théorie affirme que la Sainte Face aurait quitté Jérusalem depuis longtemps (date indéterminée) et qu'on l'aurait transportée à Edesse (Turquie). En 943, l'empereur Romain Lécapène aurait envahi la Turquie et assiégé Edesse afin de s'en emparer, et aurait réussi à la ramener à Constantinople (Byzance) en 944.

Vers l'an 1000 : Par un témoignage contradictoire, un moine agiopolite du nom d'Epifanio affirme l'avoir vue à Jérusalem.

Séjour à Constantinople

1143 : L'empereur Manuel Ier Comnène montre le Saint Suaire au roi Amauri de Jérusalem.

1147 : Visite officielle du roi LouisVII de France à Constantinople, qui le vénère.

1204 : Pendant la IVième croisade, le croisé Robert de Clary, note dans son journal,.que le Saint Suaire est présenté chaque vendredi au peuple, mais ajoute quelques années plus tard, qu'après la conquête, il a disparu.

1207 : Nicolas Indruntine et Nicolas Mésarites affirment qu'il était encore à Constantinople.

Séjour à Lirey en Champagne

1353 : Début de la construction d'une église par Godefroy de Charny, seigneur de Champagne, à Lirey pour y conserver le Saint Suaire. Pendant un siècle et demi, jusqu'à cette époque, il n'est mentionné nulle part. Quatre hypothèses ont été formulées. Premièrement, Godefroy de Charny l'aurait lui-même ramené d'Orient après le siège de Smyrne. Deuxièmement, Othon de la Roche, un des croisés de Constantinople, après l'avoir rapporté, l'aurait donné au Père Pontius de La Roche, qui l'aurait remis à la cathédrale Saint-Étienne de Besançon. Puis lors de l'incendie qui détruisit l'église en 1349, il a pu être soustrait par le seigneur de Vergy qui en fit cadeau à Philippe IV de Valois. Ce dernier, à son tour l'offrit à Godefroy de Charny. Une troisième théorie veut que Guillaume de Toucy, chanoine chantre de la cathédrale de Reims, qui eut la régence de l'empire latin de Constantinople, le donna à Godefroy de Charny, à son épouse ainsi qu'à ses neveux. Enfin, le suaire aurait appartenu aux Chevaliers du Temple, puisqu'ils ont été persécutés pour avoir adoré une face d'Homme, et que parmi ceux qui sont condamnés, en 1307, on relève un membre de la famille de Charny.

vers 1357 : premières Ostentations du (exposition d'une relique), linceul dans la collégiale de Lirey par Godefroy de Charny.

6 janvier 1390 : Pendant son séjour à Lirey, le Saint Suaire connait une grande popularité et le pape Clément VII, dans une Bulle, contraint l'Evêque de Troyes à déclarer "à haute et intelligible voix " pendant les Ostentations que la Sainte Face n'est qu'une copie peinte , une "peinture ou tableau du suaire qu'on dit avoir été celui de Notre Seigneur Jésus Christ". Les honneurs liturgiques dus à une relique authentiques lui sont refusés.

Juillet 1390 : Le Pape Clément VII en permet la dévotion.

De 1418 à 1452 : Pendant cette période, afin d'échapper au péril de la guerre de Cent Ans, le Saint Suaire effectue des séjours à Saint-Hyppolite, Chimay et Germolles (en Bourgogne).

Séjour à Chambéry en Savoie

1453 : Marguerite de Charny, cède la relique à Anne de Lusignan, femme de Ludovic 1er,duc de Savoie, dernière héritière de la dynastie du royaume croisé de Chypre, qui la dépose dans l'église Saint Francois à Chambéry, puis dans la Sainte Chapelle du Palais Ducal, inaugurée en 1467 par le duc Amédée IX.

1506 : Le pape Jules II permet le culte du Saint-Suaire, "l''unique linceul dans lequel Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même fut envoyé au tombeau".

1532 : La chapelle ducale est incendiée : le coffre d'argent massif dans lequel le Suaire est conservé, est chauffé au rouge, ce qui provoque sur l'étoffe des brûlures. L'empreinte est à peine détériorée.

1534 : Les Clarisses effectuent des raccommodages sur le linceul alors que le Pape Clément VII de Rome demande à son légat de vérifier l'authenticité de "ce linge appelé linceul de Notre Seigneur Jésus Christ".

Séjour à Turin

1578 : Pour aller au devant de Saint Charles Borromée, archevêque de Milan, qui avait décidé de se rendre à pied en Savoie, pour le vénérer à la suite d'un voeu fait pendant une épidémie de peste, le duc Emmanuel Philibert de Savoie le fit transférer à Turin.

1694 : Le Saint Suaire est solennellement placé dans la chapelle de Turin construite par Guarino Guarini.

1898 : A l'occasion de l'Ostentations l'avocat Secondo Pia recoit l'autorisation de photographier le Suaire dont l'image apparaît en positif sur le négatif de la photographie.

1931 : Une nouvelle photographie confirme le caractère exceptionnel de la première.

1933 : Le Saint-Suaire est exposé publiquement lors de l'année Sainte de la Rédemption.

1939 : Premier congrès international réunissant à Turin des savants sur la question du Saint Suaire. La même année, il est transféré à Montevergine (Avellino) où il restera jusqu'à la fin de la guerre, en 1946.

1946 : L'archevêque de Turin, reprend le Saint Suaire qui réintègre la Chapelle et son reliquaire.

1950 : Premier colloque international qui se déroule à Rome et à Turin.

1959 : Fondation du centre international de Sindonologie à Turin, qui publie la revue Sindon.

1969 : Une commission d'experts est créée par l'archevêché de Turin, elle a la charge de constater l'état de conservation du Suaire et d'orienter les recherches.

1973 : Le 23 novembre, le Saint-Suaire apparaît pour la première fois à la télévision.

1978 : Solennelle exposition à l'occasion du IVième centenaire du transfert du linceul à Turin.

1980 : Jean Paul II vénère à Turin le suaire qu'on a déroulé spécialement pour lui.

1983 : Humbert II, dernier roi d'Italie, fait don du Saint Suaire au Pape.

1986 : A la demande du Cardinal de Turin, le Saint Suaire est soumis au test du carbonne 14 qui date la confection de la relique entre 1260 et 1390. Cependant, le russe Dimitri Kouznetsov a établi qu'une forte chaleur, telle que celle de Chambéry, peut " enrichir " un tissu en carbonne et le faire paraître plus jeune. André Marion et Anne-Laure Courage conteste aussi cette analyse en avançant que le fait que le suaire ait été raccommodé et en partie brûlé ont pu fausser la datation.

1988 : Les résultats de la datation au carbonne 14 sont publiés : le suaire daterait de 1260-1390.

11 avril 1997 : Le Saint suaire échappe une nouvelle fois miraculeusement aux flammes lorsque la cathédrale de Turin s'enflamme.












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