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On s'en prenait même... aux soupes Cambell!

Maurice Richard a toujours soutenu qu'il avait été mal appuyé par la direction du Canadien dans cette histoire de suspension et que Clarence Campbell s'était soumis aux directives des gouverneurs des autres clubs de la ligue pour le suspendre.

Il se disait victime d'une injustice flagrante.
Il est vrai que cette suspension était sévère, mais Campbell entendait donner l'exemple.
Il n'avait pas l'intention de fermer les yeux sur les agissements de Richard qui, quelques jours plus tôt, avait cassé son bâton sur le dos de Hal Laycoe, défenseur des Bruins de Boston, et qui avait ensuite frappé le juge de lignes Cliff Johnson.
Comme c'était la deuxième fois en trois mois que Richard s'attaquait à un officiel, Campbell avait décidé de se montrer intransigeant.

Titre perdu

La sentence a eu des répercussions fâcheuses autant pour le Rocket que pour le Canadien. Richard a vu le championnat des marqueurs lui échapper, son coéquipier Bernard Geoffrion décrochant le titre par un point grâce à un but marqué dans l'avant-dernier match de la saison. Le Canadien, de son côté, a perdu le championnat de la ligue par deux points aux mains des Red Wings et il a ensuite perdu la série finale quatre matchs à trois contre ces mêmes Red Wings.
Les partisans du Canadiens étaient à ce point furieux contre Cambell qu'ils s'en prenaient aux soupes de même nom dans les marchés d'alimentation!
Le journaliste Andy O'Brien avait été surpris de la réaction violente du public.
"Je pense que la crise a fait comprendre aux médias de Montréal l'influence qu'ils peuvent exercer sur le public et leur pouvoir de les pousser vers l'hystérie collective", avait-il écrit.
Le traitement de "l'Émeute" par les médias d'information avait débordé les frontières du Québec. Il en avait été question dans les journaux britanniques et allemands.

Pierre Durocher
Cahier-souvenir (Journal de Montréal)
mai 2000