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Pour la première fois de sa vie, le Rocket "vidait" le Forum!

Le moment le plus sombre et le plus tragique de la carrière de Maurice Richard est survenu le 17 mars 1955 lors de "l'Émeute du Forum", une rébellion causée par la sanction imposée par Clarence Campbell au meilleur joueur de la LNH.

Le président de la ligue avait suspendu Richard pour le reste de la saison régulière ainsi que pour tous les matchs des séries éliminatoires en raison d'un incident survenu lors d'un match disputé à Boston, le dimanche précédent.
À la suite d'une altercation avec Hal Laycoe, le Rocket avait été coupé à la tête par un coup de bâton.
Il avait naturellement voulu reprendre sa revanche. Retenu par le juge de ligne Cliff Thompson, Richard avait fini par se libérer et c'est là que s'est produit l'incident, le hockeyeur assenant un coup de poing à l'officiel.
Cette suspension, qui a privé Richard du championnat des marqueurs avait soulevé l'ire des partisans du Canadien puisque l'équipe montréalaise perdait ainsi toute chance de rejoindre Detroit en tête du classement et de faire une belle lutte aux Red Wings dans les séries.
Les partisans du Canadien, révolté avaient décidé de se venger.
Le soir du 17 mars, lors de la visite des Red Wings, le Forum fut le théâtre de scènes disgracieuses.

Campbell avait été attaqué

Campbell fut attaqué et giflé par un amateur et, après qu'une bombe lacrymogène eut éclaté près du banc de Cambell et de son escorte, le couple se sauva par la porte du garage.
Le match fut interrompu et la victoire fut accordée aux Red Wings, qui menaient déjà 4 à 1 après vingt minutes de jeu.
Une fois dans la rue, les gens avaient fracassé les vitres des magasins avoisinants.
Puis, les manifestant s'étaient dirigés vers l'est, sur la rue Sainte-Catherine, molestant des piétons et dévalisant des bijouteries.
Les dommages avaient été évalués à 100 000$ et la police avait arrêté près de 150 personnes.
"J'ai souvent vu le Rocket faire salle comble au Forum, mais c'est bien la première fois que je le voyais vider la place", avait lancé Dick Irvin après avoir assisté aux scènes désolantes.
Le lendemain de l'émeute, Maurice Richard avait dû s'adresser à là population par l'entremise de la radio et de la télévision pour inciter les gens au calme.

Pierre Durocher
Cahier-souvenir (Journal de Montréal)
mai 2000