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Le héros des francophones

Maurice Rocket Richard n'était pas juste l'idole des amateurs de hockey du Québec. Il était l'idole de tout un peuple.

On l'adulait et on le vénérait. Tel un dieu de la glace, il faisait l'objet d'une véritable dévotion au Québec.
Il était le héros d'une population francophone qui tentait de se sortir de la grande noirceur et de l'oppression.
Au cours de sa glorieuse carrière de 18 saisons avec le Canadien, Maurice Richard aura tout conquis et acquis.
Des championnats, des coupes Stanley, le respect de ses adversaires et le coeur des amateurs.
Il était une sorte de chevalier sans peur, qui marquait des buts spectaculaires l'ayant élevé au rang des grandes légendes du sport.

De belles pages d'histoires

Personnage mythique, le Rocket aura écrit, sous la plume de ses exploits, quelques-unes des plus belles Iles pages d'histoire de la Ligue nationale de hockey.
" Pour le peuple québécois, Maurice Richard était en quelque sorte drapeau que nous n'avions pas encore à l'époque ", a déjà déclaré Camil DesRoches, longtemps directeur de la publicité chez le Canadien.
Lorsqu'il fonçait à toute vitesse vers les gardiens de but, avec ses yeux rageurs, l'adversaire ne pouvait faire qu'être intimidé.
Certains gardiens ont avoué qu'ils avaient peur en voyant Richard se ruer vers eux.
Son caractère bouillant lui a souvent causé des ennuis, mais c'était aussi sa marque de commerce.
Il jouait avec l'énergie du désespoir, comme si chaque match avait l'importance d'une partie décisive pour la coupe Stanley.
Rares sont les hockeyeurs qui ont eu un tel impact et qui ont joué un rôle aussi important dans les succès de leur équipe.
Il n'y a eu qu'un seul Maurice Richard.

On le disait trop fragile

Pourtant, rien ne laissait présager que Richard allait connaître une carrière prodigieuse dans la LNH. Après son stage avec les Maple Leafs de Verdun, dirigés par Arthur Therrien, Richard s'était joint au Canadien senior, de la Ligue de hockey senior du Québec, au début des années 1940.
C'est là que ses ennuis ont commencé alors qu'il subissait une fracture de la cheville à son tout premier match. Il avait 19 ans.
La saison suivante, il se brisait le poignet gauche en frappant le poteau des buts après une chute.
Il ne disputa que 22 matchs en deux saisons dans le circuit senior et les rumeurs circulaient parmi les éclaireurs que Richard était trop fragile pour jouer dans la Ligue nationale.
Ça ne l'a cependant pas empêché de recevoir, à l'automne 1942, une invitation au camp d'entraînement du Canadien, qui avait acheté son contrat.

Il a failli être échangé

Il décrocha une place dans l'équipe, même si l'entraîneur Dick Irvin ne croyait pas que Richard était assez solide pour jouer dans le grand circuit. Irvin n'était pas le seul à douter des chances de réussite du jeune ailier droit. En effet, la direction du Canadien a tenté de l'échanger aux Rangers de New York en re tour du joueur de centre Phil Watson, mais les New-Yorkais avaient refusé le marché.
Faute de preneurs, le Canadien retournait Richard dans les ligues mineures, où il a mis la touche finale à son apprentissage durant quelques mois.
À la fin de la saison 1942-1943, il était rappelé par le Canadien et, en 16 matchs, il récolta 11 points. Il ne devait jamais plus retourner dans les rangs mineurs.

Pierre Durocher
Cahier-souvenir (Journal de Montréal)
mai 2000