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Il ne voulait pas que Howe batte son record de buts

Le 22 mars 1952, on en est au dernier match de la saison régulière. Gordie Howe a besoin d'un seul but pour atteindre le sommet de 50 buts et ainsi répéter l'exploit de Maurice Richard.

Dick Irvin se présente à l'Olympia avec un plan en tête. Il songe à déplacer Maurice Richard de l'aile droite à l'aile gauche afin qu'il puisse surveiller lui-même Gordie Howe.
"Ça me semblait une bonne idée, rappela Irvin, mais quand j'ai vu le Rocket dans le vestiaire, mon cœur a failli s'arrêter de battre. Maurice avait l'air furieux. Je voyais bien que la tempête couvait. Il fallait que je réagisse pour prévenir l'orage, mais que faire?
"Si je le laissais face à Howe, il risquait d'exploser. Si je le laissais à son poste et que Howe égalait son record, son moral aurait pris un dur coup. Je décidai de tenter l'expérience."
Dès les premiers instants du match, Richard envoya Howe dans la rampe en appliquant une solide mise en échec.
Irvin a alors décidé de laisser tomber la tactique et il ordonna à Bert Olmstead et à Johnny McCormack de s'occuper de la surveillance du joueur étoile des Red Wings.
"Malgré mes précautions, j'avais toujours l'impression que Richard allait se ruer sur Howe. Finalement, tout s'était bien passé, Howe ne marquant pas de but.
"Dans le vestiaire, on aurait cru que nous venions de remporter la coupe Stanley tellement Maurice était fou de joie", a relaté Irvin.

Pierre Durocher
Cahier-souvenir (Journal de Montréal)
mai 2000