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Cinq buts... le jour même du déménagement!

De grands moments, Maurice Richard en a connu plusieurs. Certains sont pratiquement tirés d'un roman de science-fiction.

Comme ce fameux match du 28 décembre 1944, au Forum, lorsque le Rocket a obtenu cinq buts et trois assistances contre Harry Lumley, des Red Wings de Detroit.
"J'avais déménagé des meubles cette journée-là et j'étais arrivé au Forum épuisé", avait expliqué Richard au confrère Jean-Paul Sarault, il y a quelques années.
"J'avais demandé congé à Dick Irvin, mais l'entraîneur du Canadien insista pour que je sois de la partie.
"Je n'aurais jamais pensé connaître un si fort match." Maurice avait aussi connu une soirée de cinq buts le 23 mars 1944 contre le gardien Paul Bibeault, des Maple Leafs de Toronto, lors d'une partie de séries éliminatoires.
Le Canadien l'avait emporté 5 à 1 et, le lendemain, les journaux avaient titré: "Richard 5, Toronto 1".
Il avait été honoré des trois étoiles de la rencontre.

Une tasse de café pour Sugar Henry

Le but le plus électrisant de sa carrière est toutefois survenu le 8 avril 1952, lors du septième match de la demi-finale pour la coupe Stanley.
Il fur réussi aux dépens de Sugar Jim Henry, des Bruins de Boston.
À la deuxième période, Richard était venu en collision avec Léo Labine, au cours d'une montée à l'emporte pièce.
Sous la violence du choc, il avait perdu l'équilibre pour se frapper la tête sur le genou au défenseur Bill Quackenbush.
Coupé au front, Richard était resté étendu sur la patinoire, immobile pendant plusieurs minutes.
Même s'il était fort ébranlé, il refusa de se rendre à l'hôpital et retourna plutôt sur la patinoire, malgré les protestions du médecin de l'équipe.
Avec moins de quatre minutes à jouer et le score égal 1 à 1, Richard retourna au jeu et capta une passe d'Émile Bouchard derrière le filet du Canadien et entreprit une descente spectaculaire.
Après s'être moqué de Quackenbush, et de Bob Armstrong à la ligne bleue des Bruins, il contrôla la rondelle d'une seule main pour parvenir devant Jim Henry et lancer la rondelle dans le fond du filet.
Une fois la rencontre terminée, Richard, toujours sonné et le visage ensanglanté, a serré la pince à Henry au centre de la glace, ce qui a fait l'objet d'une photo rendue célèbre.

Pierre Durocher
Cahier-souvenir (Journal de Montréal)
mai 2000