L’AMOUR
Nous courons tous après l’amour sur cette
terre, mais il apparaît souvent comme un mirage qui se dérobe et nous laisse
avec un goût d’inachevé. Bien sûr, il y a des amours « réussies »,
des amours qui durent, mais même l’expérience la plus profonde de l’amour
humain laisse toujours ouverte en nous une béance, un manque. Il y manque
cet Absolu de l’Amour, cet engagement irrévocable, cette tendresse qui panse,
cette compassion pour la moindre de nos faiblesses. Il y manque toujours un peu
de cette confiance sans faille qui nous permet de nous appuyer sans doute aucun
sur un autre, fût-il notre plus proche prochain. Est-ce à dire qu’il faille
se taper la tête contre les murs et désespérer ?
Au contraire, c’est quand nous avons
atteint le point de non-retour que nous sommes dans les meilleures dispositions
pour rencontrer enfin le grand Amour. L’Amour absolu ou pour le dire de façon
plus véridique, Celui qui est l’Amour. Car si l’amour doit nous combler, il
doit être Quelqu’un. Nous devons pouvoir lui dire « Tu » en
apprenant de lui que c’est lui qui nous tutoie depuis toujours. Alors, dans le
désert de la déception ou de la dépression, dans le désert du désespoir, sa
voix s’éveille en nous comme une source. Il est le seul capable de nous
parler vraiment au cœur car Il est le seul qui parle vraiment du cœur. Il est
le seul capable de nous apprendre ce qu’est l’Amour. Qui est l’Amour, car
Il est l’Amour. Le seul qui puisse vraiment combler notre désir d’aimer et
d’être aimé. A l’infini.
L’Amour vaut la peine qu’on se consacre
entièrement à lui, car il est la nouveauté suprême que nous n’avons jamais
fini de découvrir. Les rites, les pénitences, les lois, toutes ces bonnes œuvres
que nous accomplissons, la plu part du temps pour nous faire bien voir ou pour
être appréciés des autres, tout cela devient si secondaire face à la tâche
d’accueillir l’Amour dans nos vies. Même nos péchés, nos réussites et
nos échecs les plus cuisant sont balayés par le grand Vent, le grand Souffle
de L’Amour. Car l’Amour nous détache de tout en nous faisant tout aimer.
L’Amour purifie, mais d’une manière si douce, jusqu’à prendre toute la
place, jusqu’à habiter nos désirs, notre affectivité, notre corps lui-même
avec sa propre puissance qui est celle de l’effacement et de la discrétion.
L’Amour est là. L’Epoux est là. Il
suffit de le reconnaître et de l’accueillir. Il suffit d’entrer dans une
nouvelle danse et de laisser derrière nous les regrets et le passé, les échecs
et les déceptions.
L’Amour fait toutes choses nouvelles.
Comment se fait-il que nous soyons encore à nous morfondre dans nos vieilles
habitudes ? On ne peut accueillir l’Amour qui est la nouveauté suprême
qu’en redevenant neuf.
Qui est partant pour une nouvelle naissance d’Amour ?